Glossaire du paysage

Atlas de paysages
Document de connaissance des paysages à l’échelle d’un département ou d’une région. L’atlas de paysage décrit la singularité des paysages, la façon dont ils sont perçus et dont ils ont été façonnés et comment ils continuent d’évoluer. C’est la confrontation entre les dynamiques à l’oeuvre, les projets de territoire identifiés et les perceptions par les populations qui permettent d’identifier les enjeux. Ces enjeux sont autant que possible spatialisés à l’échelle du département et à l’échelle de chaque unité paysagère » (in Eléments pour la réalisation et l’actualisation des Atlas de paysages, LADYSS, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du Développement durable et de la Mer, 2009).

Cahiers d’architecture
Classeurs créés dans le cadre concerté de chartes architecturales et paysagères signées en Savoie, comprenant des fiches de recommandations architecturales, ainsi que des fascicules de présentation générale du paysage et du patrimoine. Différenciés selon le territoire administratif (cf. Territoire de développement local) et le secteur de consultance, ils sont publiquement consultables en mairies, ou lors des consultances architecturales, ou encore sur le site du CAUE de la Savoie.

C.A.U.E.
Un C.A.U.E., ou Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement, est une association d’intérêt général prévue dans chaque département par la loi du 3 Janvier 1977 sur l’architecture, dont la mission est de « développer l’information, la sensibilisation et la participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement » (article 7). Son Conseil d’administration comprend des représentants de l’Etat, des Collectivités locales et de professions reconnues compétentes dans le domaine concerné (architectes, urbanistes, paysagistes…). Il est présidé par un élu du Conseil général, et son financement provient d’une partie de la taxe d’aménagement perçue lors de constructions nouvelles. Fédérés au niveau national (@FNCAUE), les CAUE adaptent leur mission essentiellement culturelle aux contraintes et exigences locales tout en relayant des actions régionales et nationales. Pour en savoir plus sur le CAUE de la Savoie (CAUE73).

Charte architecturale et paysagère
Document d’engagements pris dans le périmètre des Territoires de développement local (TDL), entre 2005 et 2012, par des Communautés de communes, le Conseil général et le C.A.U.E. de Savoie, pour diffuser et rationaliser la consultance architecturale, observer localement le paysage et inventorier le patrimoine.  L’extension de la consultance à presque toutes les communes de Savoie et la réalisation de cahiers d’architecture, outils d’accompagnement pédagogique, sont les premières concrétisations de ces chartes.

Consultance architecturale
Permanences gratuites de conseil aux particuliers désireux de construire, mises en place en Savoie par des Communautés de communes, le Conseil général et le CAUE. La mission de conseil, confiée à des architectes, ne vise pas à censurer, ni à imposer un style, ni à émettre un avis autoritaire, mais à aider les candidats à la construction à s’informer des solutions architecturales les mieux adaptées à leurs besoins, au site et aux contraintes urbanistiques. Les jours et lieux des permanences peuvent être connues auprès des mairies ou sur le site du CAUE.

Culture
La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.» (Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, UNESCO, 1982). La valeur culturelle du paysage est déjà explicitement soulignée dans la Recommandation de l’UNESCO de 1962 « concernant la sauvegarde de la beauté et du caractère des paysages et des sites ».

D.R.E.A.L.
La DREAL, ou Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, anciennement Direction régionale de l’environnement (D.I.R.E.N.), est un service déconcentré du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, sous tutelle du Préfet de la Région. Elle a pour mission, notamment, de faire connaître l’environnement, protéger et valoriser le patrimoine, participer à la prévention des risques naturels, intégrer l’environnement à l’amont des grands projets, etc. La DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, auteure des 7 familles de paysages en Rhône-Alpes, soutient le présent projet d’Observatoire photographique de paysages en Savoie en cours de réalisation. [> site de la DREAL/AURA]

Élément de paysage
Les éléments de paysage sont les objets matériels composant les structures (bâtiment, arbre isolé …). Ils possèdent des caractéristiques paysagères, c’est à dire qu’ils sont perçus non seulement à travers leur matérialité, mais aussi à travers des filtres historiques, naturalistes, sociaux » (in Eléments pour la réalisation et l’actualisation des Atlas de paysagesLADYSS, Ministère de l’écologie, de l’énergie, du Développement durable et de la Mer, 2009).

Ensemble paysager
Ensemble de plusieurs unités paysagères voisines présentant un ou plusieurs traits communs. Lorsque l’ensemble est formé d’unités plutôt disjointes, on parlera plutôt de famille paysagère.

Entité paysagère
Le terme employé parfois à la place d’unité paysagère, d’ensemble paysager, ou de territoire, s’avère moins précis et du coup moins opératoire que les concepts auxquels il tente de se substituer. Son usage présente cependant un intérêt pédagogique dans la mesure où il peut signifier que le paysage est une chose certes réelle et effective, mais relevant au moins autant de la représentation (par image ou concept), que de l’action physique (évolution naturelle ou aménagement).

Environnement
Sur ce site, le mot peut signifier simplement ce qui nous entoure, mais plus souvent, l’ensemble des préoccupations écologiques portées par la société. Le paysage est considéré comme un élément de l’environnement, dans ce 2eme sens : il est sous tutelle du Ministère de l’environnement, participe du pilier environnement du concept de Développement durable, et est reconnu comme l’une des cibles de l’approche environnementale de l’urbanisme.

Esthétique
Science de la connaissance sensible » (selon G. Baumgarten, inventeur du terme). Au sens large, ensemble de sciences et théories ayant pour objets l’art, le beau, le goût, la perception … tendant finalement à ne concerner ni la chose observée, ni l’observateur, considérés séparément, mais leur interrelation.

Itinéraire photographique
Parcours virtuel dans un territoire, qui rend compte des préoccupations des maîtres d’ouvrage en matière de paysage. (…) constitué des épreuves des points de vue initiaux, supplémentaires et des documents associés : éléments d’identification, carnet de route, grille d’analyse… » (in Méthode de l’observatoire photographique de paysage, M.E.E.D.D.A.T. 2008, p.60).

Lecture de paysage
La lecture de paysage consiste généralement en une description renseignée ou interprétée de la vue d’une portion de territoire. Sa pertinence dépend non seulement du point et de l’angle de vue physiques, mais aussi culturels et intentionnels du lecteur. La lecture d’un géographe ne sera pas celle d’un agriculteur ; celle d’un résident, différente de celle d’un visiteur. La lecture de paysage, et sa forme plus méthodique et technique qu’est l’analyse de paysage, sont des modes d’observation aujourd’hui influents en matière de politique publique d’aménagement.

Observatoire photographique de paysages
Un observatoire photographique de paysages est un dispositif chargé de photographier l’évolution de paysages choisis. Sa structure, ses moyens et ses objectifs peuvent varier selon l’échelle du territoire concerné, et selon les définitions adoptées des termes paysage et observer. Au delà de constituer un fonds photographique de référence, le but le plus courant d’un observatoire est de mettre au jour de prétendus « mécanismes de transformation » du paysage, en vue d’éclairer ou d’orienter des politiques d’aménagement. Sa méthode s’inspire principalement de celle proposée par l’Observatoire photographique national du paysage (cf. méthode OPNP). Pour comparer plusieurs approches, consulter les actes du colloque L’observatoire photographique au service des politiques du paysage, 2008, ou le rapport Observatoires photographiques du paysage « locaux », recensement et typologie.

Observation (du paysage)
Si l’on s’en tient à une acception rigoureuse, l’observation devrait s’accompagner d’une suspension du jugement. Dans la pratique, les méthodes des observatoires de paysage préjugent bien souvent des évolutions en cours en préétablissant, plus ou moins explicitement et finement, des grilles de critères, d’indicateurs ou de thèmes d’observation, pour le choix des prises de vue ou leur interprétation a posteriori. Compte tenu de l’influence de nos conceptions sur le résultat de nos observations, l’enjeu d’un observatoire de paysages semble être moins la confirmation illustrée ou la mesure sensible de nos attendus, que la construction d’une autre vision ou, au moins, la prise de conscience de nos préconçus.

O.P.N.P.
L’Observatoire photographique national du paysage est le dispositif animé par la Mission Paysage du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, qui intègre les observatoires photographiques locaux du paysage réalisés suivant une méthode établie depuis 1991. Il conserve notamment une copie de leurs itinéraires photographiques. Pour en savoir plus > site de l’OPNP

Paysage
Partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leur interrelation » (définition arrêtée par la Convention européenne du paysage de Florence, 2000). Cette formulation met désormais en avant le rôle de la perception, nouveau champ d’expertise paysagère, et de la dimension collective impliquant le croisement des regards, notamment entre public et experts.

Perception
Qu’elle soit considérée comme une opération psychologique, un phénomène neurophysiologique, une construction sociale ou une procédure complexe, la perception ne permet pas seulement de prendre connaissance du monde environnant, mais aussi de l’apprécier. Représentation généralement attribuée à l’esprit, bien qu’étroitement empreinte de sensations et d’émotions, elle est fortement influencée par la culture, et sa compréhension justifie une approche multidisciplinaire. La perception du paysage justifie que l’on recoure notamment à des approches relativement neuves : géographie culturelle, psycho-sociologie, psychologie cognitive…

Série photographique
Ensemble composé par le point de vue initial et ses re-photographies successives » (in Méthode de l’observatoire photographique de paysage, M.E.E.D.D.A.T. 2008, p.61). Les re-photographies se font dans les conditions les plus proches des conditions de la prise de vue initiale : même appareil, même angle, même cadrage, même période saisonnière, même heure, selon un pas de temps généralement annuel, mais pouvant être allongé dans le cas d’évolution lente du paysage ciblé.

Sigles
APTV = Assemblée du pays Tarentaise Vanoise > site
DDT = Direction départementale des territoires (ex.DDE) > site
PNV = Parc national de la Vanoise > site
STAP = Service territorial de l’architecture & du patrimoine > téléchargez le pdf 

Site
Hormis le sens usuel de site web, ce terme, rapporté à la question du paysage, signifie plutôt : espace notoirement perçu. Trivialement, il se caractérise par sa fréquentation touristique. D’un point de vue sitologique, sa notoriété est fondée sur une composition heureuse ou singulière de volumes, formes, lignes directrices, couleurs, textures, et échelles. D’un point de vue patrimonial, elle est évaluée selon un intérêt « artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque », et reconnue au niveau local ou national par un label, un classement et/ou une protection.
> Sites classés en Savoie / sites inscrits.

Structure paysagère
Système formé par des éléments de paysage et les interrelations, matérielles et immatérielles, qui les lient entre eux ainsi qu’à leurs perceptions par les populations. Les structures paysagères constituent les traits caractéristiques d’une unité paysagère » (in Méthode pour des atlas de paysage, identification et qualification, STRATES/SEGESA, Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme, M.A.T.E.T, 1994).

Système paysager
Appliquée à l’évolution d’un territoire, l’approche systémique a conduit à divers concepts (écosystème, géosystème, sociosystème et aujourd’hui anthroposystème) qui ont progressivement reconnu la nécessité de prendre en compte la complexité des interactions nature-société(s). Selon cette méthode d’analyse, le paysage n’apparaît plus comme une réalité externe à l’homme, mais comme un système dont l’homme participe physiquement, biologiquement, mentalement, socialement…

Territoire de développement local (TDL)
Unité techno-administrative déconcentrée du Conseil général de la Savoie, expérimentée dans le cadre de la décentralisation. Il existe sept TDL couvrant le département, dits de Chambéry, d’Aix-les-Bains, d’Albertville-Ugine, de Cœur de Savoie, de l’Avant-Pays Savoyard, de Maurienne, et de Tarentaise. Les périmètres de ces territoires administratifs expérimentaux correspondent assez justement à des limites géographiques naturelles (lignes de crête, cours d’eau…), mais ne constituent pas pour autant des unités ou entités paysagères.

Unité paysagère
Paysage porté par une entité spatiale dont l’ensemble des caractères de relief, d’hydrographie, d’occupation du sol, de formes d’habitat et de végétation présentent une homogénéité d’aspect. Elle se distingue des unités voisines par une différence de présence, d’organisation ou de forme de ces caractères. Les unités de paysage peuvent être divisées en sous-unités paysagères, celles-ci se distinguant les unes des autres par une moindre différence d’organisation ou de forme de leurs composantes par rapport aux unités elles-mêmes » (in Méthode pour des atlas de paysage, identification et qualification, STRATES/SEGESA, Direction de l’Architecture et de l’Urbanisme, ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Equipement et des Transports, 1994). La notion d’unité paysagère est censée rejoindre celle de « paysage donné » mentionné dans la Convention européenne du paysage.